HISTOIRE

Histoire de Bavilliers : des origines à nos jours

L’histoire de Bavilliers se dévoile à travers ses racines anciennes et les influences diverses qui ont façonné son identité actuelle. Bassis Villis, signifiant « ville basse » en latin, serait l’origine étymologique de notre commune. Ce nom fait référence à sa topographie en contrebas et à ses premières implantations. Une autre interprétation, issue du mot latin « villa », renvoie à une « ferme », soulignant ainsi l’origine rurale de ce territoire. Le diminutif Villare se traduit par « petit village » ou « hameau », marquant un premier regroupement de fermes et de petites exploitations agricoles.

Le suffixe « -villiers » est rare et caractéristique de notre région, contrairement à « -villars » ou « -villard », plus fréquents en Franche-Comté. On le retrouve seulement dans quelques localités proches, comme Brevilliers, en Haute-Saône, ou Bethonvilliers, dans le Territoire de Belfort. Ce toponyme, témoignant de l’ancienneté de Bavilliers, lie ainsi notre commune à son héritage franc-comtois et à la région de Belfort.

La tradition germanique et la famille Engel

Selon une autre hypothèse, tirée de la tradition germanique, le nom de Bavilliers pourrait être lié au patronyme de la première famille habitant le village. Cette hypothèse historique trouve un écho particulier avec la famille Engel, originaire d’Alsace, qui a joué un rôle majeur dans le développement de Bavilliers.

Après l’annexion de l’Alsace par le Second Reich allemand en 1871, la famille Engel, liée aux grandes familles industrielles Dolfus et Koechlin, a quitté Mulhouse pour s’installer à Bavilliers. Elle transfère alors une partie de son industrie textile, jusqu’ici basée à Mulhouse, vers Belfort. Ce choix contribue à faire de Bavilliers un lieu d’accueil pour l’activité industrielle, qui prospérera sur le site actuel du Technopôle de Belfort.

En 1924, les Engel retournent en Alsace, mais leur passage marque durablement la commune. Ils lèguent leurs propriétés et terres au Département du Territoire de Belfort, avec pour condition qu’elles soient utilisées pour des activités sociales. Ce geste généreux a permis la création de deux maisons de retraite et d’une extension de l’hôpital de Belfort-Montbéliard sur le territoire de Bavilliers, des institutions qui perdurent encore aujourd’hui.

Un héritage bienfaiteur

La famille Engel a laissé bien plus que des infrastructures : elle a littéralement façonné le quotidien de la commune. Elle a en effet financé, à ses frais, la construction du réseau d’eau potable, garantissant ainsi l’accès à l’eau courante pour toutes les habitations de Bavilliers. Cet engagement envers la commune témoigne d’un attachement profond de la famille Engel pour Bavilliers et d’un désir de contribuer à son bien-être.

Chaque année, la ville rend hommage à cet héritage par une cérémonie militaire en mémoire de Pierre Engel, l’un des fils de la famille. Pierre périt en 1910 à bord du sous-marin Pluviôse, qui fit naufrage au large de Calais. Cet événement tragique est gravé dans l’histoire de la commune et fait l’objet d’un hommage commémoratif régulier.

PATRIMOINE

Bavilliers regorge de lieux chargés d’histoire, témoins de son riche passé et de sa culture locale. Entre sites naturels, édifices religieux et monuments commémoratifs, découvrez ce qui rend notre commune unique.

Église St Ambroise

L’Église Saint-Ambroise, bâtie entre 1846 et 1850, est un édifice central de notre patrimoine. Son histoire remonte à l’époque médiévale, mais l’église d’origine, édifiée sur le site de l’actuel vieux cimetière, subit de lourds dommages au cours de la guerre de Trente Ans. Après des réparations en 1731, l’église continue de se dégrader et, à la Révolution, nécessite de nouveaux travaux importants.

En 1843, les paroissiens prennent la décision de démolir cet ancien bâtiment en ruine. Un nouvel édifice est reconstruit quelques années plus tard, de 1846 à 1850, dans un style d’inspiration romane, à quelques pas de l’ancienne église. Le clocher, initialement de 13 mètres de haut, est rehaussé en 1872 à 18 mètres pour lui donner plus d’élégance. Cependant, le 26 décembre 1999, une tempête d’une rare violence arrache le clocher et une partie de la corniche. La municipalité décide alors de le reconstruire selon sa hauteur d’origine. En 2001, après plusieurs mois de travaux, le clocher est à nouveau dressé au-dessus de l’église, dominant fièrement la ville.

Depuis la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905, l’église Saint-Ambroise est devenue propriété de la commune. Sa gestion est cependant intercommunale, avec une répartition des frais d’entretien entre Bavilliers, Argiésans, et Urcerey.
Découvrez les cloches de l’église Saint-Ambroise.

Fontaine St Ambroise

La fontaine Saint-Ambroise est un lieu emblématique de Bavilliers, lié à des croyances anciennes. Réputée dans l’Antiquité pour ses vertus curatives contre les inflammations des yeux, la source se trouve près de l’ancien cimetière et fut baptisée « source de Saint Ambroise » avec la christianisation du territoire.

Il y a une vingtaine d’années, la découverte d’un petit aqueduc gallo-romain incite les élus à valoriser le site. La source est alors canalisée, et un édicule est construit pour protéger une statue de Saint Ambroise, recréée par deux tailleurs de pierre locaux, Roland Valli et Laurent Noirat. Taillée en grès rose, cette statue est fidèle à l’esprit de l’originale disparue et rappelle la dévotion des habitants.

Colonnes romaines

Les colonnes romaines de Bavilliers témoignent des origines antiques de la commune, qui remonte à l’époque gallo-romaine. Des fouilles ont mis au jour des vestiges importants au sud de la ville, confirmant son occupation ancienne. Ces découvertes, exposées au musée de Belfort, rappellent la longue histoire de Bavilliers.

Parc du chênois

Le Parc du Chênois est un espace naturel prisé, offrant un cadre bucolique et un plan d’eau rafraîchissant. Ce parc est un lieu de détente où se croisent promeneurs, pêcheurs, cavaliers, et familles. Les magnifiques arbres et le plan d’eau confèrent à ce parc un charme unique, en toutes saisons, pour des moments de sérénité et de partage.

Place Jean Moulin

La Place Jean Moulin, située à l’arrière de la mairie, honore Jean Moulin, figure emblématique de la Résistance française durant la Seconde Guerre mondiale. Cette place, embellie dans le cadre de l’extension de la médiathèque et des travaux de la Coulée Douce, offre un espace modernisé et apaisé.

Pour assurer l’accès à la mairie, aux commerces du centre, au bureau de poste, et à la médiathèque, une zone de stationnement bleu a été instaurée, permettant une rotation des véhicules le long du centre culturel Jean Moulin. La place est éclairée par des lampadaires basse consommation, offrant une douce lumière qui assure à la fois sécurité et esthétisme nocturne. Une fontaine restaurée, évoquant un ancien lavoir, ajoute une touche d’élégance à l’espace.

Le Trou La Dame

Entre Essert et Bavilliers se trouve le Trou La Dame, une curiosité naturelle qui attire les promeneurs. Situé dans un vallon boisé, dominé par un chêne majestueux, cet entonnoir est le lieu où la rivière La Douce disparaît sous terre, pour resurgir 150 mètres plus loin.

La légende raconte que jadis, une châtelaine promise au vainqueur d’un duel entre deux seigneurs disparut tragiquement ici, lorsque le sol s’ouvrit sous son carrosse en pleine tempête. Aujourd’hui, ce lieu de rêve et de légendes offre un cadre paisible pour une balade en pleine nature.

Parc Francis Bédat

Le Parc Francis Bedat est l’un des sites naturels les plus remarquables de Bavilliers. Créé en 1991, ce parc était autrefois une décharge, transformée grâce à la vision de Francis Bedat, adjoint au maire de l’époque. La partie basse est plantée d’essences d’arbres nobles, et des aires de jeux y attirent de nombreux enfants.

L’originalité du parc réside dans sa horde de daims en liberté, unique dans la région, qui offre aux visiteurs une expérience inédite. Sur plus de 4 hectares, le parc propose un espace de détente, mais aussi des activités sportives avec des parcours acrobatiques et un mur d’escalade aménagé autour de l’ancien château d’eau. Ce parc est un hommage à Francis Bedat, disparu trop tôt, dont la vision et la sensibilité environnementale continuent de bénéficier à la commune.

Place Lucie Aubrac

Réaménagée entre février et septembre 2006, la Place Lucie Aubrac est un projet majeur de modernisation du centre-ville. Elle a été pensée pour favoriser la cohabitation apaisée entre les différents modes de circulation – piétons, cyclistes, voitures et transports en commun – avec une zone 30 assurant la sécurité de chacun.

La place a été nommée en hommage à Lucie Aubrac, figure de la Résistance et militante pour la paix. Sur la plaque commémorative, une citation de cette héroïne rappelle l’importance de la vigilance citoyenne : « Le verbe résister se conjugue toujours au présent ». Depuis son inauguration en 2007, cette place est un lieu de mémoire pour les générations actuelles et futures.

 

Ce patrimoine riche et diversifié fait de Bavilliers une commune où l’histoire et le présent se rejoignent, pour offrir aux habitants un cadre de vie marqué par des siècles d’héritage et de dévouement.

Forêt communale de Bavilliers

La forêt communale de Bavilliers s’étend sur 42,76 hectares aux abords du village. Véritable poumon vert de la commune, elle représente un patrimoine naturel d’exception, mêlant histoire locale, diversité écologique et gestion durable.

Carte composition essence - Forêt Bavilliers

Composée de plusieurs parcelles aux essences variées, la forêt abrite une grande richesse botanique. On y trouve des chênes sessiles, des hêtres largement dominants, mais aussi des tilleuls, charmes, érables, ainsi que des résineux comme le sapin pectiné, le sapin de Nordmann ou encore le douglas. Chaque zone forestière présente ses propres spécificités, issues de son histoire sylvicole et de ses conditions naturelles.

Certaines parcelles, dites « d’avenir », accueillent aujourd’hui des essences expérimentales mieux adaptées aux évolutions climatiques, dans une démarche résolument tournée vers la résilience. D’autres sont volontairement laissées en vieillissement ou en sénescence, favorisant ainsi la biodiversité et la présence d’espèces forestières rares.

Office national des forêts logo

Gérée par l’Office national des forêts (ONF), la forêt est un espace multifonctionnel : lieu de production de bois, mais aussi réservoir de biodiversité et espace de détente pour les habitants. Elle offre un cadre propice à la promenade, à l’observation de la faune et à la sensibilisation à l’environnement.

La forêt communale est bien plus qu’un simple espace boisé : elle est un héritage vivant, façonné par les pratiques du passé et préparé avec soin pour les générations futures.