Ce week-end s’est tenue l’assemblée générale de la section départementale des Pupilles de la Nation, Orphelins de Guerre ou du Devoir (POGD). Ce moment fort pour les 29 membres de la section a permis de faire le bilan de l’année écoulée, de rappeler les revendications des orphelins de guerre et de réaffirmer un combat de longue date : celui de la reconnaissance et de l’égalité républicaine.
Des orphelins de guerre oubliés de la République
Créé après la Première Guerre mondiale, le statut de Pupille de la Nation visait à protéger et soutenir les enfants dont les parents avaient sacrifié leur vie pour la France. Ce principe fondateur, basé sur la reconnaissance nationale et la solidarité, s’est maintenu au fil des décennies, notamment après la Seconde Guerre mondiale et les conflits postcoloniaux (Indochine, Algérie).
Cependant, aujourd’hui, les orphelins de guerre et du devoir se considèrent comme les oubliés de l’Histoire. Malgré les promesses et les évolutions législatives, beaucoup estiment que leur situation n’a pas connu de véritable avancée depuis la création de l’Association Nationale des Pupilles de la Nation (ANPNOGD) dans les années 2000. Jean-Marie Gaetter, président de la section départementale, déplore un manque d’action concret de la part des autorités et une inégalité de traitement entre les différentes catégories de victimes.
« Il n’y a pas réellement de progrès pour la défense de l’égalité entre toutes les victimes de guerre », a-t-il déclaré lors de l’assemblée, soulignant que les orphelins de guerre ne bénéficient pas du même soutien que d’autres catégories de victimes reconnues par l’État.
L’association revendique une réparation équitable pour tous les orphelins de guerre, sans distinction, dénonçant un système où certaines souffrances sont davantage prises en compte que d’autres. Les pupilles dont les parents sont morts en service – qu’ils aient été militaires, policiers, pompiers ou encore engagés dans des opérations extérieures – attendent toujours une reconnaissance officielle de leur sacrifice familial.
Une cérémonie en hommage aux disparus
À l’issue de l’assemblée, un dépôt de gerbe au monument aux morts a été organisé en hommage aux parents disparus de ces pupilles de la nation. Cet instant de recueillement, empreint de respect et d’émotion, a permis de rappeler le devoir de mémoire qui incombe à la République.
L’événement s’est déroulé en présence du maire de Belfort, M. Éric Koeberlé, qui a salué la détermination des membres de l’association et rappelé l’importance de ne jamais oublier ceux qui ont donné leur vie pour la France.
« Le combat des Pupilles de la Nation est un combat pour la justice et l’égalité. Nous devons continuer à porter leur voix et à sensibiliser les autorités afin qu’une véritable reconnaissance leur soit accordée. »
Une mobilisation attendue au Congrès national de l’OPGD en mai
La section départementale de Belfort se tourne désormais vers le prochain grand rendez-vous : le Congrès national de l’OPGD, qui se tiendra en mai. Cette rencontre réunira les différentes sections départementales et offrira une nouvelle opportunité de porter haut les revendications des Pupilles de la Nation.
Les membres espèrent que cette mobilisation aboutira enfin à des mesures concrètes de la part des pouvoirs publics. En attendant, ils restent déterminés à faire entendre leur voix et à réclamer une véritable justice républicaine pour tous les orphelins de guerre et du devoir.
Un combat de longue haleine, mais nécessaire, pour que le sacrifice de leurs parents ne soit jamais oublié.